Le Languedoc à Paris, chronique d'une soirée ordinaire - deuxième partie - L'évangile selon Matthieu

Matthieu A. :

"Certes c'était il y a trois, quatre semaines, peut être plus ? Mais j’ai encore l’impression que c’était hier, avec cette petite douceur dans un coin de la tête, ce petit moment de bonheur et de fierté partagés toujours présent. Moi le petit gars de Poussan et de la Salvetat sur Agout, nostalgique et fier de mon « coing », j’allais pouvoir enfin grâce à vous, M. Viala, partager avec des étrangers du Nord  les pépites de ce Languedoc que j’aime tant et qu’avec toute mon objectivité et mon sens de la retenue je ne peux  cesser d’encenser.

Vincent nous fit le coup des préliminaires, avec une visite au Mas : séduisant  le Jullien, (rien a voir avec Brossard) surprenant, ca commençait déjà à m’exciter.

Après je dois reconnaître avoir un peu Moulinié sur les terrasses, à m’en griller la langue.

Mais nous y voilà ; ma première visite à la grange, la mythique, celle des pères…  J’avoue que j’y aurai bien passé la nuit. Il faut dire qu’elle est bien construite la grange : c’est solide mais ca claque, ca a de la gueule, c’est élégant.

C’est comme pour nous les mecs du sud, ca a l’air rustre au départ mais en fait c’est très classe et avec beaucoup de finesses (je vous parlais précédemment de retenue).

Alors derrière que fallait il oser ? Que pouvait bien tenter Vincent au risque de le faire passer pour un petit garçon… une fillette.

Et la c’est le double effet, la rafale a double détente, la double sautée croisée redoublée (sans feinte de passe) ; le je te prends je te retourne et je t’en redonne : Peyre Rose 1 et  2 : ENORME (avec une préférence toute personnelle pour Clos de Cistes, mais je laisse aux experts le soin de dire pourquoi en des termes plus maîtrisés).

La fillette (Marlène je crois) vous salue bien ! C’est pour le petit amateur que je suis l’extra-terrestre de la soirée.

Quand et comment ca va s’arrêter ? Pourvu que ca dure. Je suis en transe, je bombe le torse, on est les champions, on est les champions… Le Languedoc c’est le top. Allez Montpellier, vive Saint-Chinian, força Sète!  (Comme l’arbitre, je savais tout ca depuis le début mais  mes potes à côté ne me croyaient pas).

Bon il n’y a plus qu’à assurer la sortie, et là malheureusement Léon s’est loupé; il a couiné dans la barrique de Valinière mais on ne lui en veut pas parce qu’on sait ce qu’il vaut au meilleur de sa forme et d’ailleurs même dans le sud on a tous nos petites faiblesses (à part Fred mais il n’est pas du sud). Heureusement Jullien encore lui (mais pas l’autre) rattrape le coup pour clore un tour d’horizon par les cimes, les hauteurs, le régal intégral ;  avant de s’éloigner de mes Hérault de cœur pour aller en direction des catalans au sang chaud. Eux non plus ne se défileront pas."